En Décembre 2009, le journal « La Décroissance » n°65 stigmatisait – non sans ironie mais avec beaucoup humour – la foultitude de mouvements gravitant autour de la Décroissance, au travers d'un article de Raoul Anvélaut : Conte de Noël. Nous reproduisons cet article ci-dessous.
Vers 2010, alors que la société touchait les limites des ressources naturelles, une foultitude de mouvements politiques microcosmiques se créèrent pour tenter de porter les thèses de la décroissance. Trente ans plus tôt, le parti Les Verts avait bien apparu sur la scène électorale mais il dégénérera rapidement en parti de petits apparatchiks du développement durable bradant l'écologie à des fins carriéristes. En 2006, se créa alors le Parti pour la décroissance (PPLD). Après des débuts difficiles, il se fondit avec le Mouvement des objecteurs de croissance (MOC) pour créer l'Association des objecteurs de croissance (ADOC). Et des plaisantins firent remarquer que « mille milliards de mille sabords! L'Adoc se moque finalement du politique ». Pour pallier ce renoncement au politique, se créa le Parti des objecteurs de croissance, le POC. D'après des opposants rieurs, le POC ferait rapidement pschitt. Ce fut malheureusement le cas. Des régionalistes créèrent alors le Front régionaliste des objecteurs de croissance (FROC). Son premier communiqué fut pour clamer que « le FROC ne baissera pas son pantalon devant la LOC ». En effet, venait de se monter la Ligue des objecteurs de croissance, penchant dangereusement vers des idées plus nationalistes. La LOC s'affaissa d'ailleurs rapidement au profit du COC, Comité pour l'objection de croissance, d'obédience communiste. Ses détracteurs dirent méchamment que le COC était reconnaissable pour être de l'espèce de ceux qui chantent les deux pieds dans la m... Se monta alors le Front de libération des objecteurs de croissance. Plus violent. Il fit immédiatement un FLOC. Une tentative d'union entre la LOC, le COC, le FROC, le POC, le MOC, le FLOC et l'ADOC tenta bien d'émerger, mais elle s'écroula bien vite car elle était en... toc.
Cet article n’étant pas sans fondement, le Collectif Havrais d'Objecteurs de Croissance (ChOC) propose une généalogie qui remonte à 2004. Elle, s’adresse aux personnes qui désirent y voir un peu plus clair dans la nébuleuse des structures « Décroissance », sachant que la grande majorité des objecteurs de croissance ne sont pas actifs dans ces structures.
En téléchargement : Généalogie de la décroissance militante (septembre 2010)